Conférence d'Isabelle Filiozat

Quand j'ai assisté à une conférence d'Isabelle Filiozat...

Je vous propose un petit topo sur la conférence du 5/11 à Douai, avec Isabelle Filliozat. J'y ai appris énormément, beaucoup ri, bien discuté avec d'autres parents, bref, une bonne soirée! Beaucoup de personnes m'ont confié qu'elles auraient aimé être présentes, et je leur ai promis de raconter la conférence en quelques bribes...

Le titre était "Il n'y a pas de parents parfaits". Je pense que ça nous parle déjà... 

Isabelle Filliozat commence ainsi. En nous parlant de Vérités, elle accède tout de suite au coeur du problème: la fatigue, l'épuisement, l'ennui, la répétitivité, l'isolement, les automatismes qui nous viennent de notre enfance, tous ces facteurs, qui accompagnent la  naissance d'un enfant ( cadeaux surprises!), nous sont totalement inconnus!

C'est à ce moment-là  qu'on se rend compte que la parentalité est une épreuve dont on peut se sentir grandi, une initiation pour devenir quelqu'un d'autre. On se doit de retrouver le bonheur à être parents. La parentalité positive a pour but de retrouver les besoins (et non les désirs) des enfants, et les besoins des parents. Ils ne sont pas incompatibles, plus on satisfait les besoins des enfants (attention, pas les désirs!!!!), plus en tant que parent, on est satisfait dans notre vie.

Ensuite, nous avons travaillé par groupe pour lui proposer quelques questions, et les voici.

  • Comment répondre le mieux possible aux besoins de chacun de ses enfants?

->Isabelle nous parle alors d'équité, de répondre en fonction des besoins de chacun. Et aussi, on pense que l'on est la seule personne à satisfaire leurs besoins, ce qui est faux... Les besoins essentiels des enfants sont de deux natures: la connexion, et la liberté. Et ils veulent aussi vérifier "est-ce que j'ai de l'intérêt à tes yeux, Maman? "

  • Comment gérer les mesententes entre parents sur l'éducation des enfants?

->Quand un parent demande plus d'autorité, plus de limites, c'est sûrement, selon Isabelle Filliozat, que lui a eu une histoire personnelle, qu'il a reçu beaucoup de limites, a été frappé, humilié... Il agit en fonction de son histoire personnelle. En réalité, selon les neurosciences, cette personne n'a pas construit le système nerveux qui calme les émotions et les régule. D'où le déclenchement de l'attaque et de l'agressivité.

Parfois, quand on avance dans l'éducation positive, il y a un conflit intérieur entre mon comportement et mes convictions. Il faut du temps pour le système se "répare", on parle de plasticité cérébrale. Isabelle nous conseille de ne pas discuter, mais de lui faire (à notre conjoint), un gros câlin... Pour déclencher le système empathique de notre cerveau.

Petite anecdote: Mme Filliozat nous a fait une petite démonstration, ce fut très drôle!

  • Comment gérer l'impact de ses propores émotions sur les enfants?

->On ne peut pas, les enfants ressentent tout. Donc, il faut en parler et essayer de s'en libérer en jouant à des jeux plus "mouvementés", comme le karaté-chaussettes, la bataille de polochon...Je vous laisse le soin de chercher sur le net, si vous ne trouvez pas, faites-moi signe...

  • Comment sortir de la culpabilité?

-> Mme Filliozat nous définit d'abord la culpabilité. C'est un sentiment de colère que l'on retourne contre soi. Selon elle, il n'est pas négatif, il doit nous aider à être parent, nous guider, et nous arrêter lorsque les vieux automatismes reviennent faire surface...Il manisfeste notre responsabilité, nous fait réfléchir à "qu'est-ce que je veux vraiment? " , en mettant de côté tout ce que prône la société (qui ne nous aide pas beaucoup...). La société ne nous permet pas aujourd'hui d'avoir un équilibre entre la vie professionnelle, personnelle, familiale, ...

  • Comment faire face aux critiques familiales?

-> Isabelle nous propose d'essayer de faire glisser les critiques sur nous ( comme si on avait des plumes de canards, je cite), et se dire qu'il s'agit de l'histoire personnelle d'une autre personne. Si on commence à se justifier, à dire "non", on rentre dans un "débat"  qui va attaquer l'histoire personnelle de la personne. Par contre, on peut répondre "oui, ... c'est ce que disaient vos parents." C'est un exemple, mais on donne de la reconnaissance au vécu de la personne, sans se justifier, ni entrer dans des polémiques.

  • Comment créer une vraie coopération chez les ados?

-> La coopération, c'est faire ensemble, avoir une intention commune, ce qui est complètement différent de l'obéissance, ou d'amener un enfant ou un ado à faire ce que l'on veut qu'il fasse. Déjà, énoncer le but commun. Ensuite, on cherche "comment allons-nous faire? ", comme une sorte de réunion familiale. On pose les problèmes et on demande comment on va faire selon telle ou telle situation. On anticipe avec eux pour muscler le cerveau des enfants et ados, pour qu'ils se mettent à réfléchir avec nous. On écarte les solutions qui ne nous conviennent pas, et celles qui ne leur conviennent pas, et on regarde les solutions qu'ils nous restent.

A partir de là, nous avons eu un petit cours sur l'adolescence, très parlant.

Isabelle Filliozat nous expose le cerveau de l'adolescent comme un chantier dans une grande ville, il est en pleine reconstruction pour devenir meilleur, plus performant. Mais en attendant, les travaux, bah, c'est galère. Et comme il a dû mal à se réguler, il est plus sujet aux comportements à risque (drogue, alcool, défi...). Alors, comment les armer? les protéger?

Ce qui les protège le plus,  c'est l'attachement, la qualité de la relation avec lui ou comment faire en sorte que mon ado se sente aimé chaque jour! Le cerveau de l'ado est entrain de se construire pour sa vie d'adulte, pour être en autonomie complète vis-à-vis de ses parents, alors, il ressent un stress quand le parent vient contreparer ce plan naturel. Quand il est avec ses copains, il faut le laisser seul. Par contre, quand il est seul, on doit se reconnecter, s'intéresser à ce qu'il vit, sa musique... et ne pas ancrer les ados dans des blocages.

Ensuite, l'ado a besoin de liberté. C'est pourquoi il faut l'exercer à développer ses compétences de responsabilité. Anticiper les situations à risques: Quand on te propose un verre d'alcool, comment réagis-tu? Cite-moi 10 possibilités de réactions de ta part, y compris "boire le verre". Quand il sera dans la situation, il aura la vision des 10 possibilités.  Les interdits chez les ados donnent envie de les braver. Plus on brave les interdits, plus on a de succès social. Donc, il faut muscler leurs capacités à réfléchir.

  • Et la dernière question concernait la rivalité entre enfants.

->Elle conseille d'installer un cadre qui permet d'exprimer la rivalité sans violence. Alors, elle cite un exemple, quand on voit ses enfants commençaient à se disputer, proposer un "pierre-feuille-ciseaux". La violence dont peut faire preuve un enfant, est la conséquence de la projection sur l'autre enfant de ce qu'il se passe en lui. Si un enfant a vécu quelque chose de difficile à l'école, ou avec son parent, mais ne peut pas l'exprimer, alors, il y a de bonnes chances pour qu'il exprime sa souffrance sur son frère ou sa soeur...On peut proposer une résolution de problèmes: quand tu as envie de taper ta soeur, que peux tu faire d'autres? la violence n'est pas tolérée, trouve 2 ou 3 solutions.

C'est sur cette question que la conférence s'est terminée, avec en note de fin, un petit rappel: bientôt, les enfants seront grands, quitteront le nid, alors, profitons-en maintenant sans attendre!

J'espère que ce résumé vous a plu, n'hésitez à mettre un commentaire, c'est la première fois que je fais cet exercice!

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